Législation ou responsabilisation ???

Publié le par Collectif des 12 South-Parkois

Catégorie : VI] Du pareil au même : loi / morale, responsabilité individuelle / collective

Thème : 3) Mais que fait la justice ???

 

 

Fiche de visionnage n°34 :

Épisode 106 (saison 7, épisode 10) – Rencontre du troisième âge

 

 

Analyse philosophique des extrêmes : Législation ou responsabilisation ???

 

 

  • Les pros législation : Les enfants, le père de Stan, le gouvernement,
  • Les antis : le grand-père de Stan, les vieux, l’AARP.

 

 

  • Thèse : Si on est vieux on est dangereux donc on ne doit plus conduire ;
  • Antithèse : Les vieux ont des droits et ils ne sont pas tous mauvais conducteurs ;
  • Synthèse : Écoutons les vieux et traitons les normalement !

 

 

Il était une fois à South Park une cérémonie religieuse pour commémorer une tragédie où neuf pauvres gens sont morts écrasés par une conductrice âgée. Pour Cartman, ce n’est pas si grave que ça, étant donné qu’il y avait 8 hippies sur les 9.

 

 

Introduction :

 

 

Toutes les sociétés se sont un jour posées la question de savoir s’il valait mieux prévenir ou punir. Il n’y a pas de réponse toute faite satisfaisante, étant donné que la répression est toujours un aveu d’échec face à la prévention.

 

Pour autant, il est évident que tout le monde n’est pas sensible à l’information qui est faite sur des grands problèmes de société et de sécurité qui engagent la responsabilité de tout un chacun ! Certes avec l’âge les capacités nécessaires à la conduite diminuent et la question de l’aptitude se pose parfois de manière tragique. Cependant, tous les vieux (comme tous les jeunes ou toutes les femmes) ne sont pas des Satanas et Diabolo fous du volant. Avant de les priver du droit de circuler, il faut s’assurer qu’eux en soient incapables !

 

Dans ces domaines qui touchent à des libertés fondamentales mais qui peuvent aussi comporter des risques pour les autres, il n’est pas aisé de savoir que faire.

En somme, législation ou responsabilisation ???

 

 

Thèse en faveur de la suspension du permis de conduire pour tous

 

     Tout le monde est condamné à vieillir, à avoir ses réflexes qui baissent tout comme la vue, ce qui rend bien sûr la conduite plus délicate.

     N’ayant plus que quelques années à tirer, les vieux ont leurs plus belles années derrière eux et leurs capacités avec. Alors qu’il est faux de dire que les femmes au volant engendrent morts au tournant (quoi que...!!!), il est par contre évident que les personnes âgées circulent sans toujours avoir les aptitudes pour. De par les faiblesses liées à l’âge, leur permis de conduire peut vite se transformer en permis de faucher.

     A peine South Park commémore la disparition tragique de 9 personnes lors d’un accident sur le marché, qu’un vieux ne reconnaît pas un panneau de stop et écrase tout le monde sur son passage en s’étonnant qu’il y ait autant de nids de poules sur la chaussée. Sur fond de musique des « Dents de la mer », un couple de vieux cherchant un Self Buffet Rustique le loupe de peu et se jette dans la rivière en contrebas sur la barque d’un pauvre pêcheur. Cette tragédie survient deux jours après l’accident de Deer Creek, où trois ouvriers et un bulldozer ont été broyés par un vieillard, qui lui aussi cherchait un Buffet Rustique. Stan se demande bien pourquoi on laisse les vieux conduire étant donné qu’ils tuent des gens, mais pour son père, c’est une question difficile à trancher ! Pour autant, il reconnaît aisément que les vieux sont dangereux. Quand tous les vieux sont réunis au foyer municipal, il comprend très vite le risque que la population court : quand ils auront fini cette réunion, ils rentreront chez eux en voiture ... et en même temps. Il court alors dans tous les sens pour propager la mauvaise nouvelle, enjoignant les gens à rentrer chez eux et à évacuer les rues. Malheureusement, les enfants ne sont pas là, ils font une partie de hockey dans la rue. Le père de Stan court comme un dératé en beuglant (à tel point que Cartman croit qu’il est encore bourré comme un coing) que les vieux arrivent. Alors qu’ils croient avoir trouvés la planque idéale, une voiture débarque dans le salon en se demandant ce que fait cette maison au milieu de la route. Une autre les prend en sandwich de l’autre côté (alors que mamy avait bien dit à Edouard de tourner à gauche), une vielle les suit dans l’escalier en cherchant Costello Avenue, et même quand ils se croient en sécurité dans une pièce du haut, en allumant la lumière ils découvrent une voiture qui s’est trompée de chemin. Pour autant, comme le dit Kyle, statistiquement c’est plus sûr d’être dans la voiture d’un vieux que dehors. Mais que cela n’empêche pas de dire un Salut Marie pleine de grâce, voire même avouer tel Cartman qu’on aime ses potes (sauf Kyle bien sûr).

 

     Avec le temps plus rien ne va, tout s’en va ! Il y a certes tous les aspects moteurs tels que les réflexes ainsi que la vision, mais c’est surtout qu’on perd petit à petit chaque jour un peu plus la boule.

     Conduire c’est prendre des décisions en quelques centièmes de seconde, puisque un temps de réflexion un chouïa trop long et là c’est le drame ! Avec l’usure du temps, le cerveau ne fonctionne plus aussi rapidement et optimalement qu’à vingt ans : les associations d’idées permettant une prise de décision éclairée, l’attention, la concentration sur des éléments à risque à contrôler, tout ceci se délabre inexorablement.

     La réunion du club du troisième âge en est un exemple flagrant. Papy Marsh a vraiment les glandes ! Idem pour une vieille, qui en a marre que sa santé mentale soit remise en question. Les vieux veulent faire savoir aux jeunes qu’ils sont furieux et qu’ils n’acceptent plus cette situation. Encore faut-il se souvenir pourquoi on est furieux ! Papy Marsh avait certes les boules, ils ont fait cette réunion pour ça, sauf qu’il n’arrive plus à se souvenir pourquoi ! Une vieille tente de lancer le sujet sur les enfants en skate-board sur les trottoirs mais la mémoire revient à temps (même si pour la même vieille qu’avant, il y en marre que leur santé mentale soit remise en question !). Alors qu’ils cherchent comment lutter contre ça (encore un vieux qui demande lutter contre quoi ? : le fait qu’on veuille leur enlever leurs permis de conduire, pfff faut écouter les durs de la feuille), Papy Marsh a l’idée révolutionnaire d’organiser une réunion de toutes les personnes âgées pour que le troisième âge se retrouve au foyer communal et s’unisse. Idée judicieuse, sauf qu’ils sont en train de la faire, cette réunion ... pour interdire aux sales mômes de faire du skate-board sur les trottoirs !

 

     Quand l’éducation, la sensibilisation, la prévention, ne fonctionnent pas, il faut en passer par la suspension de permis !

     Parce que les vieux peuvent être aussi déraisonnables que les jeunes cons, il est parfois nécessaire de prendre des décisions à leur place et de leur imposer par exemple le retrait de permis pour raison de santé et de capacités. Ce n’est certes pas une décision facile, mais si cela peut permettre de sauver des vies face à de véritables dangers publics qui n’ont plus conscience des risques qu’ils font courir aux autres, des fois il n’y a pas le choix !

     Stan est le premier à demander qu’on leur interdise de conduire, mais son père tempère la situation car ce n’est pas si facile. La preuve : alors qu’un nouvel accident a eu lieu, devant le tollé général, le gouvernement envisage d’annuler le permis des plus de 70 ans mais aucune décision n’a été prise. Finalement, la loi a été votée 3 jours après la nuit de l’horreur où tous les vieux avaient pris la route en même temps faisant 14 morts et 3 millions de dégâts. Les personnes âgées ont alors jusqu’à 15h pour aller à l’office des transports rendre leurs permis de conduire. C’est injuste de sanctionner tout le monde, mais c’est le seul moyen d’être sûr !

 


Antithèse en faveur du droit et de la responsabilisation

 

      La voiture est le moyen le plus commode pour se déplacer (en terme de temps de trajet et de confort, également dans la dépose à destination), même si c’est l’un des plus risqués.

     Tant que les transports en commun ne seront pas plus développés que ça, et dans beaucoup d’endroits il reste du travail à faire voire on ne pourra pas tout bien connecter, l’automobile restera le moyen de transport de prédilection de bon nombre de citoyens. Ainsi, avec la suppression du permis, c’est un pan entier des déplacements utilitaire qui est mis en difficulté, au risque de voir des gens soit passer outre l’interdiction soit décaler leurs besoins ce qui peut éventuellement conduire à de sérieux problèmes de santé pour ces personnes.

     Un vieux le rappelle très bien à un gars de l’office des transports : comment va-t-il aller chez l’épicier ou à la pharmacie ? Le grand-père de Stan ne se pose pas ce genre de question : même s’il n’a plus le droit de conduire, les enfants vont l’aider à rapporter son nouveau fauteuil. Que Stan ne soit pas d’accord est une chose, mais il est censé obéir à son père, et vu que papy est le père de son père, il se doit de monter sinon le vieux va lui botter le cul !

 

     Il n’y a pas plus injuste que de condamner une majorité pour les erreurs/fautes commises par une minorité !

     En droit moderne la responsabilité et la condamnation collectives n’existent pas : chacun à droit à un procès équitable selon les délits et crimes qu’il a commis lui-même ! Si on commence à sanctionner tout le monde sur la seule base de l’âge et donc sur la potentialité (plus ou moins avérée) de la création du désordre, on ouvre la porte à une justice préventive mais nettement punitive concernant des faits qui n’ont pas été commis (puisque justement on cherche à les éviter en mettant tout le monde dans le même panier à salade). C’est plutôt à chacun de prendre ses responsabilités et de s’arrêter de conduire quand on sent qu’on en est plus capable, plutôt que ce soit la justice voire un platane ou pire un piéton qui n’avait rien demandé à personne !

     Comme le dit une vieille à l’office de transport, c’est dégueulasse qu’on lui en veuille à elle qui n’a jamais eu d’accident de sa vie ! Ce que confirme son voisin : c’est injuste de punir tout le monde ! Après les tumultes gérontionnaires, Stan replace les choses dans leur perspective : certes son grand-père peut être fier d’être devenu si vieux, mais il doit aussi réaliser qu’au volant il est un danger public. Il en est bien d’accord : il vaut mieux arrêter de conduire de soi-même au lieu de laisser la famille ou la justice en décider ! Au moment de rentrer à la maison, le grand-père veut absolument conduire et son fils s’en réjouit (sacré papy va !). Stan confie qu’il déteste sa famille !!!

 

     La loi n’est dissuasive que pour les honnêtes gens, et la justice dit que la loi est dure mais qu’elle est juste !

     Pour autant, les vieux sont des citoyens comme les autres et ils ont de fait des droits qu’on ne peut leur enlever sans explication ni défense de leur part. Tout le monde a le droit à un procès digne et équitable, et d’ailleurs les peines collectives sont interdites dans tout droit moderne, donc on ne peut stigmatiser un type de population et retirer leurs droits sans s’attendre à une contre-offensive des présumés coupables.

     Comme l’explique le père de Stan, que les vieux tuent des gens au volant, ça peut arriver (même si ça ne devrait pas, comme beaucoup de choses dans la vie), mais on doit traiter les personnes âgées avec précaution et surtout on ne peut pas leur enlever leur permis comme ça. Papy Marsh confirme : il n’est pas né le mariole qui l’empêchera de conduire ! Il a bien entendu son petit-fils qui veut retirer leur permis de conduire aux vieux. Mais ce petit con doit savoir un truc : son papy a  travaillé 55 ans dans une aciérie et il a piloté des spitfires pendant la guerre ; ça va chier si des politicards font une loi pour lui enlever son droit de conduire. Stan reconnaît que c’est tout à fait normal qu’ils aient des droits, sauf que lui ne veut pas mourir : c’est le clash générationnel ! Les vieux ne sont pas citoyens de seconde zone : on peut leur enlever leurs permis, mais pas leur fierté !!! De toute façon, l’AARP est au courant et va intervenir ! Il s’agit de l’Association Américaine de Retraités Parachutistes, un groupe politique très influent : quand des vieux subissent des discriminations, l’AARP débarque et remet de l’ordre. Donc il y a fort à parier que les non-vieux vont regretter qu’ils soient venus ! Alors que M. Garrison est en plein cours, il s’étonne de voir des commandos s’entraîner à proximité de l’école. Les bérets gris s’y prennent comme des pros, séquestrant tous les « jeunes » et libérant le doyen Marvin Marsh et conquérant les maisons de retraite pour remettre les vieux en liberté. Cela va même plus loin : c’est la Révolution, les vieux prennent le contrôle de la ville ! L’AARP est là pour aider les locaux à tenir la ville jusqu’à ce qu’on leur rende leurs permis, avec en complément de dédommagement une meilleure couverture médicale. En très peu de temps, ils contrôlent le bureau du Maire et la caserne des pompiers, et des renforts sont en plus arrivés de la maison de retraite de Conifer : s’ils le voulaient, ils pourraient  contrôler tout le pays ! Quand la grosse artillerie débarque pour exiger qu’ils déposent les armes et qu’ils se rendent immédiatement, Mme Applegate leur montre leurs ressources en envoyant un bon gros missile. Ils déclinent leurs exigences, et en plus du permis de conduire et d’une meilleure couverture maladie, veulent qu’on interdise aux gamins le skate-board sur les trottoirs ! La contre-attaque viendra des enfants, où Kenny a fait un plan de la ville occupée : il y a des barrages çà et là, et ils surveillent tout du haut de miradors. Comme les enfants ne peuvent pas les affronter, les chefs et Papy Marsh étant sûrement à la mairie, il faut les couper de leur intendance. S’ils n’ont plus de self Buffet Rustique, ils seront perdus. L’idée de Cartman n’est pas aussi débile que Kyle peut le penser : le Buffet Rustique de Steamboat Spring a fermé et tous les vieux sont morts de faim en 8 jours. Le plan de Cartman est simple : ils entrent dans South Park, astucieusement déguisés en Blacks ; à 5h45, Kenny et Kyle vont faire diversion à l’est de la ville, pendant que Stan et lui piquent des explosifs aux vieux ; à 9h, devant le Buffet Rustique, ils fixent les explosifs sur Kyle, lui disent adieu et l’envoient à l’intérieur. Cartman fait ainsi d’une pierre deux coups, mais Stan propose plutôt de barricader le restau de l’intérieur, comme ça les vieux pourront plus y entrer. Toujours est-il qu’il est grand temps d’agir : l’AARP demande à ses troupes de préparer leurs munitions, ils vont bouger pour porter cette guerre révolutionnaire ailleurs. Alors que Papy Marsh voulait juste récupérer le permis des vieux, l’AARP estime que les choses tournent trop rond pour s’arrêter en si bon chemin : l’association paramilitaire veut prendre possession du pays et exterminer les moins de 65 ans ! Heureusement, quand les retraités arrivent à 6h du matin au self pour se restaurer avant le jour le plus long, leur cantine est fermée, barricadée de l’intérieur. Quelques heures plus tard, il n’y a plus rien à craindre, les soldats officiels peuvent ramasser les armes et libérer les otages. Les enfants ont défini une excellente stratégie, et il se peut même qu’ils aient sauvé l’Amérique ! Quand les parents se réveillent, tout est rentré dans l’ordre, ils sont à nouveau maîtres de la ville.

 

Synthèse

 

     Même si nous sommes nés pour mourir (contrairement à la chanson Born to be alive), la vieillesse de masse est un phénomène relativement récent dû aux progrès de l’hygiène, de l’alimentation et de la médecine.

     Le problème est que nous ne savons plus trop quoi faire de nos vieux os blanchis. Même si nous n’en sommes pas au Japon qui place ses vieux dans des mouroirs (euh, on peut se poser la question quant à bon nombre de maisons de retraite), il n’en reste pas moins que nos aînés sont rejetés de tous les côtés par une population dans la pleine force de l’âge, qui estime qu’ils ont fait leur temps et que place aux « jeunes » (les quinquas et quadras post soixante-huitards) à présent.

     Alors que les vieux se plaignent qu’on leur enlève leur dernière liberté, de mouvement, on leur jette au visage qu’aller en maison de retraite serait une solution, mais les anciens préfèreraient mourir plutôt que de s’y rendre, ce qu’un guichetier de l’office des transports estime aussi être une solution (limite même la meilleure, pour la tranquillité d’esprit de tous – sauf celle des esprits sacrifiés des vieux pieux) ! D’ailleurs, quand les vieux sont interdits de circuler, la première réaction  de Cartman est de trouver génial de pouvoir enfin ressortir, à présent que les vieux sont confinés chez eux. De même quant à l’attention que les politiques peuvent accorder aux vieux, même si leur masse grandissante pèse et pèsera toujours plus dans la balance électorale. Pour un des employés de maison de retraite conquise par l’AARP, ces vieux débris ont tous un Alzheimer : personne n’écoutera des vieillards séniles ! Sauf que ceux-là sont prêts à tout et si jamais l’état refuse leurs exigences, ils tueront les otages. Puisque le gars fait le mal en demandant si l’AARP pense vraiment qu’on va les croire, pour montrer leur sérieux ils le descendent. Le grand-père de Stan peut trouver ça extrême, mais les vieux se doivent d’être durs (chose loin d’être facile à cet âge, sauf petite pilule bleue), comme avec ces salopards de Japs. Le père de Stan a beau tenter de ramener à la raison son père, le temps où il décidait pour lui, est fini ! A présent ce sont les vieux qui commandent !

 

     Un vieux est un survivant de la vie et de ses nombreux pièges disposés tout au long du parcours. A force d’en avoir vu de toutes les couleurs, la vie a forgé le caractère et le sens des responsabilités de ces personnes âgées, qui souvent sont également grands-parents.

     Les anciens aussi ont été jeunes, et il semble même qu’ils retrouvent certains aspects de la jeunesse dans leur vieillesse. Parce que les uns se croient invincibles et les autres ont leur vie derrière eux, les deux en reviennent à leurs fondamentaux individualistes, au rejet de toute forme d’obligation et de respect de la hiérarchie sociale. Mais, normalement, les vieux sont censés en outre être plus responsables de par leurs expériences de la vie et des crises qu’ils ont eu à surmonter puis à méditer.

     Preuve qu’il n’y a plus de vieillesse (tout comme la jeunesse fout le camp), alors que le grand-père de Stan conduit avec une voiture de police derrière lui, il somme cet abruti de doubler. Quand l’officier Barbrady lui demande gentiment son permis, papy répond à ce connard (selon ses propres termes) qu’il n’en a pas car il lui a pris. La sanction tombe : le vieux débris devra aller en taule, mais il ne se laisse pas faire (« Essaye voir de me mettre en taule, peau de couille ! L’enfoiré de fils de...Merde ! Bordel ! »). Il faut dire que Papy Marsh est un sacré numéro. Quand son fils vient le voir en prison, il se fait vertement recevoir pour avoir fait la morale au vieux (« Bon sang. Bravo, papa. Tu es fier de toi ? / Bordel, ne me fais pas la morale, compris, fils de pute ! »). Voilà qui a le mérite d’être clair ! Le grand-père de Stan a vraiment l’impression qu’on lui parle comme s’il avait 12 ans, son propre fils le traitant comme un enfant. Ce qu’il peut-être des fois : plutôt que de demander pardon à M. le policier, il lui dit d’aller se faire foutre. Puisque c’est ainsi, le père de Stan qui allait payer la caution, laisse son père en prison pour réfléchir ! Les adultes ne peuvent pas grand chose contre les vieux, eux qui se lèvent si tôt qu’ils font tout avant que les jeunes soient réveillés. Ils veulent contrôler le pays ? Vu l’heure à laquelle ils se lèvent, nul ne pourra les en empêcher. Les grands ne peuvent pas le faire, aimant trop faire la grasse matinée, mais l’espoir peut venir des enfants, qui eux aussi se lèvent tôt. Les gamins doivent combattre les anciens en trouvant un moyen de les vaincre. Les enfants ont pour mission de venger les parents enfermés sous la menace des grands-parents. Quand tout est fini, le père de Stan s’emporte contre son père qui doit se sentir idiot à présent qu’il n’y a plus péril en la demeure. Heureusement la voie de la jeunesse pleine de sagesse se fait entendre. Tout ceci est aussi de la faute des grands : les grands-parents ne veulent plus être traités comme des enfants, par leur propre enfants ; ce qui les gavent, c’est la façon des adultes de parler à ces post- andro/méno-pause comme à des prépubères !!!

 

     Toute cette histoire a commencé à cause d’un terrible coup du sort, à savoir une tragédie routière causant neuf morts.

     Même s’il n’y a pas de fatalité en tant que telle alors que le risque zéro n’existe pas non plus, force est de constater que le destin est cruel et qu’il joue avec nos nerfs, à vif ! En terme de vie humaine, il n’est pas moins ou plus grave que ce soit des jeunes ou des vieux qui périssent. Par contre, au regard du « coût social », il est bien évidemment plus pénalisant que ce soit des jeunes dans la force de l’âge et actifs qui disparaissent plutôt que des vieux qui ont leur vie derrière eux !

     Le père Maxi tente une belle pirouette pour tenter de justifier l’incompréhensible, laissons lui le prêche de la fin : « Il est parfois ardu de saisir les voies de Dieu. Pourquoi autorise-t-Il que 9 innocents soient tués dans la fleur de l’âge par une vieille dame qui, peut-être, ne devrait plus conduire ? Nous devons comprendre que le sens de l’humour de Dieu est particulier. Dieu ne rit pas à de simples blagues de Toto. Non. Dieu adore la complexité ironique de farces subtiles et douteuses pour le commun des mortels. Espérons donc, en ce jour, que Dieu se soit bien amusé et qu’une telle tragédie ne se reproduise jamais ».

 

 

Conclusion :

 

 

Voyez, on se couchera moins bête car on a appris un truc  aujourd’hui : la loi a ses limites que la vieillesse ne connaît pas ! Non seulement il est injuste de condamner tout le monde pour les défauts de certains qui ne veulent pas l’admettre, mais en plus ça ne marche pas à moins de mettre des sabots à toutes les voitures de vieux.

 

Toutefois, de nombreux pays font au minimum passer un contrôle médical régulier pour vérifier que la personne âgée est toujours capable de prendre le volant sans risque pour autrui. Cela a notamment pour effet d’informer les personnes sur leur état général de santé, mais en plus cela permet de faire le tri entre ceux qui ne peuvent manifestement plus conduire, ceux qui doivent faire attention aux conditions de route et se surveiller, et enfin ceux pour qui ça roule sans problème.

 

Il est trop facile de stigmatiser toute une population au prétexte que ce sont des vieux impotents (ce qui n’est pas forcément le cas), comme si tous les jeunes roulaient comme des fous avec des grammes dans chaque bras (euh, bon d’accord, l’exemple est relativement mal choisi). Toujours est-il que la seule solution viable pour tous est de responsabiliser tous les conducteurs, leur faire comprendre que la voiture est un moyen de déplacement commode mais qu’entre de mauvaises mains (et surtout pieds, par rapport à l’accélérateur ou au frein) tout un chacun peut devenir un vrai danger public (à cause de drogue, de la fatigue, du stress, d’une vue qui baisse, de réflexes peu en forme, du mauvais entretien du véhicule, etc. ... la liste peut être longue).

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