A-t-on encore le droit de se tuer à petit feu ???

Publié le par Collectif des 12 South-Parkois

Catégorie : VI] Du pareil au même : loi / morale, responsabilité individuelle / collective

Thème : 1) La plus grande Liberté est celle de faire n’importe quoi avec son corps !!!

 

 

Fiche de visionnage n°30 :

Épisode 109 (saison 7, épisode 13) – Stop Clopes

 

 

 

Analyse philosophique des extrêmes : A-t-on encore le droit de se tuer à petit feu ???

 

 

  • Les antis : Rob Reiner, Cartman, les parents, M. Mackey, Principale Victoria, le groupe Stop Clopes.

 

 

  • Thèse : Fumer c’est le mal voyez, il faut que ça cesse;
  • Antithèse : Chacun fait ce qu’il veut avec ses poumons;
  • Synthèse : Il faut certes prévenir, mais ensuite chacun prend ses responsabilités !

 

 

Il était une fois à South Park dans le gymnase de l’école, M. Mackey qui demande le silence à tous ces garnements turbulents. N’ayant visiblement aucune autorité pour les faire arrêter de piailler, M. Garrison prend le micro qu’il plonge dans les enceintes : un larsen effroyable calme de suite tout le monde. Simple, rapide et efficace !!! Le gymnase accueille alors un groupe de motivation pour expliquer aux enfants que fumer c’est mal.

 

 

 

Introduction :

 

 

Le tabagisme actif et passif tue chaque année des dizaines de milliers de personnes. Bien qu’aujourd’hui nul n’est censé ignorer les dangers de ce poison qui tue à petit feu, il n’en reste pas moins qu’il y a toujours un grand nombre de fumeurs, noirs des poumons.

 

La morale, renforcée par la suite par la loi, a tenté à de nombreuses reprises de bouter hors de nos corps les substances (et les comportements) qu’elle estimait nuisibles à la bonne marche de la société. Mais humains fonctionnant au désir que nous sommes, cette frustration de nos désirs/plaisirs ne peut qu’engendrer le rejet.

 

Face à ce douloureux problème de santé publique, les plaisirs mais aussi l’addiction de certains engendrent la gêne de beaucoup voire leur mort à très long terme.

En somme, a-t-on encore le droit de se tuer à petit feu ???

 

 

Thèse en faveur du tabac tabou, on en viendra tous à bout

 

     Alors qu’auparavant le fait de fumer était plutôt perçu comme tendance et les non-fumeurs comme des ringards, on assiste depuis quelques années à un retournement de situation.

     A l’heure actuelle, le tabagisme – et encore plus celui chez les jeunes – est considéré comme un crime contre la santé et surtout contre la prévention. En effet, le fait qu’un jeune commence à fumer, malgré les campagnes de sensibilisation, engendre une sorte de honte parentale devant le fait que bien que l’on ne puisse plus feindre d’ignorer les dangers du tabac sur sa propre santé mais aussi sur celle des autres, des petits cons continuent. Ainsi, on peut considérer que le phénomène de honte qui se met en place est provoqué par le fait que le jeune est informé mais n’est pas assez intelligent ou se rebelle en fumant juste pour faire chier les grands, voire que les parents n’ont aucune autorité sur leur enfant pour empêcher cette autodestruction programmée.

     Quand les parents sont convoqués après l’incendie de l’école, la mère de Stan demande ce qu’il a encore fait et la principale Victoria lui de bien s’accrocher car les garnements ont été pris en train de fumer. Immédiatement la mère de Stan sanglote de honte et de désespoir dans les bras de son mari, ne voulant pas croire que son fils est un de ces répugnants fumeurs. Essayant de se justifier, Stan se fait rabrouer par son « père », enfin plus maintenant puisqu’il considère qu’il n’a plus de fils. Même la mère de Cartman est plus que déçue (c’est pour dire) : il a certes fait des tas de choses horribles dans sa vie (c’est le moins qu’on puisse dire : vouloir exterminer les juifs et les non-roux, faire manger ses parents par un plus grand que lui qui s’était moqué de lui, nous en passons des vertes et des pas mûres), mais fumer … là on touche le fond ! Pour preuve de sa colère, la mère de Cartman le puniras pendant trois semaines (eh beh, ça c’est de la sanction, mais venant d’elle c’est énorme ; lui réagit d’ailleurs en demandant à sa mère si elle se fout de sa gueule ou quoi ?). Comme le dit Kyle, les parents ont tous disjoncté à l’annonce de ce terrible crime.

 

     Pour autant, peut-on considérer que des enfants de huit ans sont vraiment responsables d’un acte aussi infâme ?

     Il est évident que s’ils en sont arrivés à de tels extrêmes, c’est qu’ils se sont fait bourrer le crâne par certains qui avaient intérêt à les tromper sur la came. Les responsables et coupables sont vite tout désignés en la personne des communicants de l’industrie du tabac ! Étant donné que les lois sont de plus en plus strictes sur la publicité et la consommation de cette drogue, que le marché s’effrite comme du tabac trop sec, il est idéal pour eux de s’attaquer à ces chères petites têtes « blondes » innocentes et sans défense.

     Quand le père de Kyle cherche à comprendre ce qu’il leur est passé par la tête, leur demandant s’ils n’étaient pas au courant que fumer est aussi dangereux pour eux que pour ceux qui les entourent, sa femme s’empresse de rebondir par la négative en stigmatisant les fabricants de cigarette qui savent tous bien s’y prendre ! Pour elle, peu importe l’argent que les groupes anti-tabac peuvent dépenser, les fabricants de cigarette bourrent le crâne des enfants avec toute une propagande faite pour leur donner envie de fumer !!! En somme, ce n’est pas leur faute, comme le confirment Kyle et Cartman, ce dernier en rajoutant en précisant que finalement on dirait bien que les fabricants de cigarette contrôlent son esprit : il a beau lutter, les compagnies de tabac veulent le faire fumer (sa mère ignorait tout cela, espérant que son poussin va bien ; quelle truffe, elle avale tout de son fils manipulateur). C’en est assez ! Pour le père de Stan, ces ordures, ces enfoirés de fabricants de cigarette ne contrôleront pas l’esprit de son fils: il faut donc les détruire !!! La mère de Kyle a la solution miracle : il faut l’aide de la plus grande célébrité qui lutte contre le tabac en Amérique, Rob Reiner ! Le père de Stan pense de même que les gens du groupe anti-tabac sont très gentils et très intelligents, et que ce sont les mensonges des fabricants de cigarette qui ont réussi à corrompre l’esprit des enfants. Pour Rob Reiner, les fabricants de cigarette, avec leurs millions de dollars, leurs bureaux gigantesques et leurs beaux immeubles (alors qu’il est tout aussi bien loti !) sont ceux qui font fumer les enfants ! Ces menteurs et enfoirés sont prêts à toutes les bassesses pour rendre accro les gamins au tabac, prenant même possession de leur esprit ! Ils mettent en péril la santé de la nation et il ne va pas rester les bras croisés alors que ces enfoirés corrompent la jeunesse : c’est la guerre !

 

     Quand il faut y aller, faut y aller ! Même si les industriels nicotineurs ont beaucoup de pouvoir et de ressources, il y a un tel péril en la demeure, qu’il faut régir, avec les armes que l’on a à disposition.

     Pour lutter contre les Goliath, les David peuvent certes se servir d’une fronde comme Thierry le fit (efficace à l’époque, mais de nos jours cela paraît un peu court jeune homme) ou de la ruse, mais les « meilleurs » moyens ne sont pas toujours les plus légaux (voire jamais). Ainsi, le plus efficace est certainement de combattre le mal par le mal, la fin justifiant les moyens.

     Comme les pauvres enfants innocents n’ont pu résister à la tentation de fumer, Rob Reiner a raison de dire qu’il faut combattre le feu par le feu : il va ainsi utiliser les enfants pour combattre les fabricants de cigarette et faire cracher au moins deux milliards de dollars à ces marchands de poison. Ce à quoi le public en délire n’a rien à y redire et envoie les cotillons lors de son arrivée triomphale à South Park. Son plan d’action est machiavélique comme bonjour : ils vont s’introduire chez le fabricant de cigarette pour dire que les enfants veulent visiter l’usine pour faire un exposé ! Une fois à l’intérieur, il prendra des photos et il les publiera en disant que la compagnie Big Tobacco les a invités dans son usine pour leur donner envie de fumer ! Évidemment Cartman adhère de suite au projet (pour la somme de deux milliards, il serait capable de pendre son grand-père par les couilles !), mais ça dérange Kyle car c’est pécher que de mentir. Rob Reiner n’a lui aucun état d’âme : il ne fait que jouer sur le même terrain. Les fabricants de cigarette mentent sur les dangers du tabac, donc s’ils veulent arriver à les ruiner, ils doivent eux aussi mentir ! Le plus simple est de rajouter sur les photos prises dans l’usine une cigarette à la main des gamins et bingo : quand cette photo sera publiée, le fabricant de cigarette sera baisé ! (dit Rob Reiner avec en fond les rires sataniques des deux manipulateurs). Kyle a beau dire que ce qu’il fait est mal, il doit comprendre que, parfois, mentir est de bonne guerre ! Son groupe anti-tabac se débarrasse des fumeurs en allant d’état en état, en présentant des études scientifiques truquées, en tournant des publicités hors de prix pour mettre le public de leur côté et forcer ces sales fumeurs à s’arrêter ! Si les pouvoirs publics veulent des preuves de la nocivité du tabac pour l’interdire dans les bars, Rob Reiner va leur en donner ! Cartman (habillé et coiffé comme un bon petit gars à qui on donnerait le bon dieu sans confession) se lance dans ce pathos publicitaire : « C’est curieux mais les gens disent que rien ne prouve que la fumée des autres peut tuer ! Les compagnies de tabac disent que rien ne prouve que le tabagisme passif tue ! Je suis en phase terminal d’un cancer du poumon ! Je crois que … (avec un petit sanglot dans la voix) je suis une preuve ! Pour vous persuader que le tabagisme passif peut tuer, pensez à moi ! Parce que, quand vous verrez cette publicité, je serai … mort ! » Et ceci n’est pas au sens figuré : un assistant (style Dracula) lui propose alors de manger un gâteau ... à la noisette. Étonnamment Cartman n’a pas trop faim sur ce coup là. Rob Reiner lui propose alors de devenir un héros, un Homme qui fait le sacrifice de sa vie pour le bien d’autrui ! Cartman part en courant, la peur – plutôt que le death cake – au ventre ! Comme le prédisait Kyle, ces enfoirés d’anti-fumeurs sont des tyrans et des menteurs qui ne reculent devant rien pour avoir ce qu’ils veulent, ce qui veut dire qu’ils sont dangereux ! Un peu plus tard, toujours manipulés par la communication, de Rob Reiner, les gens de la ville munis de torches assiègent l’usine de tabac. Le groupe des anti-tabac exige qu’on leur donne l’enfant sacrificiel à leur cause, mais Cartman est protégé par le fabricant de cigarette. Rob Reiner se doute bien pourquoi Big Tobacco ne veut pas lui donner Cartman : s’ils leur donnent le petit gros et que les anti-tabac le tuent, quand la publicité sera diffusée, ils n’auront plus qu’à fermer leur usine ! La foule gueule son hostilité au fabricant de cigarette. M. Mackey est d’accord puis se demande quand même s’il a bien entendu. Rob Reiner répète qu’une fois qu’il aura tué le gamin, tout le monde pensera que le tabagisme passif a causé sa mort, et ces salopards ne gagneront plus un sou ! Les parents se réveillent, arguant que tout ça commence à aller trop loin. Rob Reiner s’emporte, se lamentant de devoir encore tout leur  expliquer : fumer c’est mal, alors même si les anti-tabac sont un peu extrême, pour arrêter ce fléau ils ont le droit !

 

Antithèse en faveur de la Liberté de consumer ses poumons

 

Une des plus importantes Libertés est de pouvoir faire ce que bon nous semble, même si cela consiste finalement à se faire du mal.

Sans pour autant prôner le laisser-faire absolu (quoique, c’est à y réfléchir), il est pour autant évident que ce n’est pas par l’interdiction que l’on solutionne d’un coup de baguette magique une problématique aussi importante que celle du tabagisme. Nous avons trop vu au XXè siècle ce que pouvait donner un régime ou une société qui impose ses règles de conduite soi-disant pour le bien de la personne (mais malgré elle). A notre époque de politiquement/moralement correct, il est bon de préserver cette Liberté du n’importe quoi, du moment bien sûr que ça n’empiète pas trop sur la Liberté d’autrui.

On le voit bien, quand Rob Reiner est avec les enfants dans un bar, il humecte l’air comme un chien renifleur. Il tousse, comme s’il venait de s’étouffer avec toute la bouffe qu’il vient de s’enfiler grassement. S’approchant alors d’un gars, tranquille peinard accoudé au comptoir en train de boire un petit verre et de fumer, il l’agresse verbalement en lui demandant (plutôt en lui ordonnant) d’aller fumer sa saleté dehors. Tout naturellement le fumeur lui répond tranquillement que c’est un bar et qu’il a le droit de fumer là ! Rob Reiner est fou de rouge en apprenant que ce n’est pas interdit de fumer dans les bars du Colorado, qualifiant même cet état d’arriéré. Pour lui il est hors de question de tolérer ça et il fera tout pour interdire le tabac dans les bars du Colorado (quand sa requête est rejetée, il se demande bien ce qui ne va pas dans cet état plutôt que de se poser la question envers  lui-même) et ce salopard de fumeur n’aura plus le droit de fumer (idem pour les natifs américains qui utilisaient le tabac comme plante médicinale et lors de cérémonies rituelles, il les en aurait empêché s’il avait été là) ! Cartman est en transe devant son idole (ce qui déjà est malsain pour qui connaît Cartman). Fumer apporte aux gens un peu de bonheur et Rob Reiner arrive à le leur enlever : il débarque, et impose sa volonté aux gens ! D’ailleurs pour lui, mentir est parfois de bonne guerre, comme quand on sait mieux que les gens concernés ce qui est bon pour eux ! (exactement ce que Cartman a toujours dit, il est clairement amoureux de lui et de sa pensée terroriste – dans le sens de la Terreur révolutionnaire de Robespierre et de ses potes fondamentalistes). Pour Rob Reiner, les gens vraiment gentils sont ceux qui le secondent dans sa lutte anti-tabac, mais pour tout un chacun ce sont des espèces de monstres enfermés dans leur bulle psychorigide. Mais attention : il ne faut pas provoquer le groupe anti-tabac, car même s’ils sont extrêmes pour arrêter ce fléau, ils estiment qu’ils ont le droit de pousser le bouchon si loin. Qu’il ait horreur des fumeurs est une chose, mais qu’avec tout son fric et son pouvoir ce gros connard obèse force les gens à penser comme lui, ça c’est du fascisme ! Il le reconnaît d’ailleurs lui-même : son rêve est de ne plus voir personne fumer !

 

Face au stress et à la fatigue induits par nos sociétés capitalistes « modernes », tout le monde a besoin de s’évader de la dure réalité du quotidien, selon ses envies/besoins et ses moyens.

Le repos et les loisirs sont des nécessités devenues importantes aux yeux de chaque travailleur/citoyen depuis quelques décennies seulement, mais que les modes de production ont rendus indispensables à la bonne marche de tout le système capitaliste.

De fait, le fumeur du bar n’a pas à s’excuser puisqu’il bosse douze heures par jour dans une scierie, et quand il sort du boulot, il a justement besoin de se détendre ! Rob Reiner ne peut comprendre cela, lui qui va dans sa résidence secondaire à Hawaï pour se prélasser. Chacun son truc, selon ses finances. Quand on n’est pas riche, la clope peut aider. Comme le dit le vice-président de Big Tobacco, même s’il est évident de nos jours que tout le monde sait qu’il est dangereux de fumer, certains choisissent de le faire quand même, et c’est leur droit car nous sommes en démocratie, ce que Kyle et toute personne non-fasciste ne peut que trouver raisonnable ! A ce sujet, la chanson entonnée lors de la clôture de la visite du cœur de l’usine Big Tobacco par les employés est très parlante : « Avec du ta ti tabac et du pa pa papi papier, nous fabriquons des cigarettes toute la journée ! Les gens peuvent faire un brake quand ils sont stressés ou nerveux, grâce à toutes ces bonnes cigarettes que nous roulons pour eux ! J’aime bien fumer une cigarette dès que j’en ai envie, ça me détend et ça me calme quand j’ai des soucis ! Je me fiche d’avoir un cancer avant de devenir centenaire, toute façon j’ai pas envie d’être grabataire ! »

 

Parce que l’humain fonctionne par nature dans la contradiction et l’expérimentation de ses désirs et limites (ce qui – en terme d’évolution – nous a conduit à ce que nous sommes aujourd’hui), nous aimons tester par nous-mêmes et savoir si cela nous convient ou pas.

Ainsi, même si bon nombre de substances et de comportements sont interdits depuis longtemps, il n’en reste pas moins que l’on n’arrivera jamais à éradiquer tous ces « maux » de la société. Le tabac est une drogue, et à ce titre nous sommes plus ou moins curieux de savoir concrètement ce que cela fait à notre organisme, d’autant plus qu’il y a un grand nombre de fumeurs. Cela ne prouve bien sûr pas son innocuité, mais cela la relativise. Sans vouloir faire forcément comme tout le monde (puisque beaucoup savent d’entrée de jeu que ce produit n’est pas pour eux, et tant mieux), certains veulent au moins savoir ce qu’il en est, par eux-mêmes.

Quand les gamins sont derrière l’école, ils expérimentent de suite la clope pour ne pas finir comme les fous chantant qui viennent de leur faire un sermon en chanson. Forcément, ça toussote et ça arrache la gorge. Mais chacun se fait son opinion de la chose si décriée : Kyle trouve que c’est vachement fort, Stan en redemande ! Rob Reiner a bien raison de ne rien y comprendre, lui qui a obtenu qu’on augmente les taxes sur les cigarettes, « grâce » à qui toutes les images de cigarette seront bientôt censurées dans les films, qui a fait virer les fumeurs des bars et des parcs, mais qui reçoit encore des lettres de parents disant que leurs enfants commencent à fumer ! Ce n’est pas tant que les gens n’ont toujours pas compris que c’est mauvais de fumer [alors que lui se g(r)oinfre comme un porc suant la graisse par tous les ports] ou qu’ils ignorent que c’est dangereux pour la santé, c’est juste qu’un jeune a par définition besoin de se tester pour se trouver et que la clope peut faire partie (malheureusement mais ainsi va la vie) de ce processus de découverte de soi (voire d’initiation pour devenir un grand, alors que bien sûr nul n’a besoin de ça pour s’affirmer, mais phénomène de groupe « oblige » et il faut bien que jeunesse se fasse).

 

Synthèse

 

Comme le disait Paracelse (chimiste et médecin – du corps et de l’âme – suisse du XVIè siècle) : « Tout est poison, rien n’est poison, tout est question de dosage ».

Il est évident à l’heure actuelle que personne ne peut ignorer les méfaits du tabac et de son principe actif la nicotine (du nom de feu M. Nicotin, savant français du XVIIIè siècle), d’autant plus quand on sait que les big five, les marchands de mort en tige, rajoutent de l’ammoniaque pour rendre le cerveau encore plus accro et des agents de saveurs (tel que le cacao et autres) pour faire passer le goût. Pour autant, il n’en n’a pas toujours été ainsi, puisque les cultures d’Amérique (zone d’origine du tabac) utilisaient cette plante en quantité modérée et pour des usages plus sains.

En effet, comme on peut l’apprendre lorsque les enfants font la visite de l’usine Big Tobacco, les natifs américains furent les premiers à utiliser le tabac et à le cultive. Ils le fumaient comme plante médicinale et lors de cérémonies rituelles ! Les premiers plants de tabac à usage commercial furent récoltés en Virginie en 1612 ! En moins de sept ans, le tabac devint l’un des produits américains les plus exporté ! On peut donc considérer que le tabac a aidé à bâtir l’Amérique, puisque durant les siècles qui suivirent, sa culture était tellement florissante, que beaucoup d’esclaves furent achetés en Afrique pour travailler dans les champs ! Évidemment, Cartman ne peut s’empêcher (avec ses relents racistes habituels !) de constater que sans la culture du tabac, beaucoup des copains blacks des enfants ne seraient pas là aujourd’hui ! Le vice-président précise tout de même, par souci d’honnêteté que durant des centaines d’années la production se développa, personne n’étant au courant d’un quelconque danger, jusqu’à ce que en 1965 le congrès adopte une loi obligeant les fabricants de cigarette à mettre cet avertissement sur tous les paquets : « Avertissement du chirurgien général : fumer provoque le cancer du poumon, des maladies du cœur, de l’emphysème et peut compliquer la grossesse ».

 

Au-delà de ces rappels d’avertissement sanitaire sur les paquets, il est important d’expliquer sereinement, sans langue de bois ni sermon, tous les dangers du tabac sur l’organisme.

Pour que le message passe bien, il est nécessaire de faire de la pédagogie éclairée et surtout argumentée. On sait bien, d’autant plus avec de jeunes publics toujours un peu rebelles aux vieux cons qui leur font la morale, qu’il est crucial d’informer sans diaboliser. Autrement, on prend le risque que le message ne soit pas entendu ou qu’il serve à attiser la curiosité envers ce produit si décrié.

Quand le groupe Stop Clopes (chantant comme un boys band ringard) pousse la chansonnette, le moins qu’on puisse dire est qu’il ne captive pas l’attention. Il faut dire qu’ils sont spécialement décalés et que leur message est par trop racoleur, même s’il est juste : « Stop Clopes, ouais ouais ouais, car les cigarettes c’est trop nul ! Stop Clopes, ouais ouais ouais, fumer c’est ridicule ! Eh dites donc les copains, le saviez-vous : chaque année plus de 600 000 personnes meurent à cause du tabac ! Ah, c’est dingue non ??? Plus de 600 000 décès ??? Tu es sûr que tu n’es pas en train de nous enfumer ?! En tout cas nous, pas question de fumer, parce qu’on n’a pas besoin de fumer, et vous non plus !!! Hein les amis ! A bas la clope !!! Stop Clopes, ouais ouais, c’est cool de dire non ! Stop Clopes, hein hein, fumer c’est bidon ! Fumer, eh eh, non! Ne fumez pas ! Oui, c’est mieux d’être non-fumeur ! » Kyle a beau les trouver insupportables, à un point tel que Cartman pense sérieusement à se suicider, mais le supplice continue de plus belle (enfin plutôt de pire en pire). « Clopes qui tuent, on n’en veut plus du tabac qui pollue ! Nous on dit non, fumer nous refusons !!!(Pam, une membre, imitant un cancéreux du poumon en phase terminale) Non à la clope !!! » Stan est stupéfait par tant de niaiseries, les autres commencent déjà à dormir à moitié quand Cartman les réveille en sursaut car Kenny se bouffe une main de désespoir. Mais le pestacle n’est pas fini : « Eh, je vois pas ce qui vous gêne ! Moi j’aime fumer, ça me donne l’air coool ! (Pam) Oh vraiment ?! Et le cancer du poumon, tu trouves ça cool ?!?!?! (Randy, un membre, pas le père de Stan) Et faire de l’emphysème (dilatation anormale et permanente des alvéoles pulmonaires), est-ce que c’est cool ??? (Vernon) Et que penses tu de l’avortement et du SIDA ? (ce qui n’a bien sûr rien à voir avec la choucroute) (Randy) Moi, je trouve pas ça cool !!! Alors on fume pas !!! (le groupe, les  bouches en chœur) : Stop Clopes, ouais ouais ouais, car les cigarettes c’est trop nul ! » Espérant que ce soit le générique de fin, Stan demande à dieu qu’ils arrêtent, mais c’était une fausse alerte. (le groupe) … Fumer c’est ridicule ! (Vernon) N’oubliez pas : si vous fumez, en grandissant vous deviendrez des nuls ! (Pam) Ou pire encore : quand vous grandirez, vous mourrez !!! (un autre membre) Alors ne croyez pas ce que les vilains fabricants de cigarette racontent ! (Randy) Ouais ! Parce que si vous ne fumez pas, quand vous grandirez … (le groupe) Vous serez pareils que nous ! On voit également la qualité du discours pédagogique avec M. Mackey, lorsque à force de se retenir de ne pas tousser Stan en recrache ses glaires, tout ce qu’il trouve à dire sur le tabac c’est que fumer c’est mal, voyez ! Si l’on commence à fumer à cet âge, voyez, c’est très mauvais, voyez, parce que fumer peut entraîner des tas de problèmes de santé comme le cancer, et c’est mauvais le cancer, voyez ! Avec de tels arguments, si bien développés, ce n’est pas sûr que le message passe auprès de ce type de public.

 

Comme dans tous les domaines de la vie, l’important est d’assumer ses choix, qu’importe comment ils sont jugés par autrui.

Certes il est bien plus facile de se défausser sur des coupables idéaux(logiques), mais ce n’est pas comme cela que l’on devient un citoyen responsable de ses actes. Ce n’est pas du courage que de ne pas rejeter ses erreurs sur l’autre (« ce n’est pas ma faute à moi, c’est la faute à la société ! »), c’est simplement une question de dignité et de respect de soi (en plus de sa conscience) et des autres.

Stan l’a bien compris quand il « revendique » leur geste en disant que ce n’est pas la faute des compagnies de tabac s’ils ont fumé, mais que c’est clairement leur faute à eux ! Comme lui, nous devrions tous assumer nos responsabilités au lieu de laisser ce genre de fasciste à la Rob Reiner nous dicter notre conduite ! Le fumeur du bar a bien raison de réclamer qu’on laisse les fumeurs fumer : c’est leur droit le plus stricte que de se tuer à petit feu ! Des gens comme Rob Reiner feraient mieux de se tirer (une taf dans la tête, au moins on sera tranquille), ou on les éclope !

 

 

Conclusion :

 

 

Voyez, on se couchera moins bête car on a appris un truc  aujourd’hui : on aura beau pénaliser une drogue (celle-ci étant uniquement olfactivement dérangeante pour le voisinage, sauf à très long terme), tant qu’il n’y aura pas de prise de conscience que ce problème nécessite des efforts de la part de tous, rien n’évoluera concrètement. La répression est toujours un aveu d’échec face à la prévention.

 

On ne le répètera jamais assez : le meilleur moyen d’arrêter de fumer est de ne pas commencer à se nicotiner les poumons ! Pour que le message passe bien, notamment au niveau des jeunes, il est important de faire de la pédagogie la plus « neutre » possible, sans diaboliser (ce qui peut vite avoir plutôt un effet contre-productif) mais en expliquant en long en large et en travers quelles sont les conséquences de ses actes en la matière. Ensuite, c’est à chacun de faire ses choix et de prendre ses responsabilités, du moment qu’ils sont éclairés par une connaissance approfondie des risques encourus.
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